Premier poème:
Un hymne
Aux virtuoses du virtuel
Bien assis sur son trône
Le dieu assiège son propre monde
où trône les reliques détruites de
sa création
inexistante mais réelle,
existante mais irréelle
Le bourgeon du néant
coule dans ses propres abysses
codées,
où il sera recréé, modifié, implanté
dans les milliards de cerveaux
qui auront enregistré son image,
son essence et son mirage
redirigé vers nos yeux
(miroirs de l’âme... l’âme envoûtée ?)
qui ne saisiront qu’une petite partie
plate, dénuée de sens
Privés de leurs sens
Ils ne connaîtront jamais le visage
du mage
nécrophage
sans âge
Qui leur aura présenté sa création
Un arc-en-ciel aux couleurs
démentielles
dans un ciel de fiel sucré
visible mais intangible
tangible mais invisible
Ce fléau (ou cette délivrance ?)
S’infiltre dans nos esprits nébuleux
faussement nicotiniques
Il nous attire
nous aspire
et on ne peut y échapper
Nimbés de l’aura manipulateur
Qui nous fait croire invincible
(et invisible)
On dirait que l’on se rapproche tranquillement
du nihilisme !
C’est lorsque l’âme devient
Impossible à niveler
Impossible à raisonner
Que nous nous savons
inconsciemment pris
dans le tourbillon infernal
de la dépendance au bord de la démence
et du seuil de la négligence....
Pourtant, est-ce une si mauvaise
chose ?
On s’abandonne, on s’adonne
à un monde tout de même réel,
irréellement réel, réellement virtuel
et virtuellement réel...
Se détacher du «vrai» monde
noir de monde
pas du monde
une libération
pour nos petites âmes torturées ?
À force de rester trop longtemps
dans la jungle
on se fait chasser et mordre,
on s’éteint sous les coups
trop bien placés du désespoir...
Alors quoi de mieux
qu’un baume
virtuellement bénéfique ?